Wednesday, April 28, 2010

Mes 23 ans



Je suis né dans la nuit (00H10 mns) du dimanche 26 au lundi 27 avril 1987 à Ziguinchor (au Sud du Sénégal). J’ai célébré ce mardi 27 avril 2010 mes 23 ans à Saint-Louis (nord du Sénégal).

00H-07 H
Je suis revenu d’un long et pénible voyage de Ziguinchor où j'ai assisté à la 1ère édition du Zig’Fest. 00H m’a trouvé en route, vers Kébémer. Ce fut la première fois que mon anniversaire me trouve en route. Je suis revenu au campus social vers 1H 45’. Très fatigué, j’ai forcé pour faire mes 5 prières. J’ai envoyé un sms à mon petit frère (Almamy, 20 ans, élève en Terminale) pour l’informer de mon arrivé. J’ai aussi écouté le journal RFI de 2H00 et les brefs de 2H30 avant de s’endormir.
A 6H 53mns, j’ai reçu un sms de Almamy : « Joyeux anniversaire « koto » (grand frère en Peul, ma langue maternelle ) «  Yo Allah athiou douèn haa boya diouta. Okkoraen diam et soutoura, thiélal et bantaaré. » (Que Dieu nous laisse ensemble longtemps. Qu’il nous offre paix et sécurité, santé et prospérité ».

07H-10H

A 7H, j’étais toujours au lit même si je ne parvenais pas à dormir. A 7h 53’, j’ai reçu un autre sms qui m’a beaucoup marqué. Il est écrit ainsi : « Cher Dieu, l’homme qui est en train de lire ce message est beau, fort, et je l’aime énormément. Aide le à briller où il y a de l’obscurité, à aimer là où il est possible d’aimer. Montre lui que quand il est avec TOI il est en sécurité. Happy Birthday ». Après juste ce message, elle m’a aussi appelé sur son chemin d’école pour me souhaiter « de vive voix joyeux anniversaire ».
J’ai quitté le lit vers 08h 30’. J’ai ensuite lavé mes habits légers avant de ranger ma chambre en faisant un petit ménage.

10-18H
Je suis parti à l’espace numérique de la Francophonie. J’ai consulté mon facebook, j’ai été très content de lire ces nombreux messages laissés sur mon « mur » et ma boite de réception par des amis à travers le monde. J’ai aussi consulté mon email, j’ai été très ému par le message de Global et la carte d’anniversaire qui m’a été envoyé. J’ai longtemps discuté avec mon grand frère (Abdou Rahmane, journalise dans une radio privée à Ziguinchor) sur des questions concernant notre famille et la vie d’adulte que nous sommes devenus. J’ai aussi reçu beaucoup de sms très aimables d’amis de Ziguinchor, du Club Science Po et du Journal Le Campus. Après ma sieste qui a duré plus d’une heure de temps, je suis encore retourné à la Francophonie pour lire mes messages qui deviennent de plus en plus nombreux. Je vais consacrer la journée du 28 pour répondre à tous les messages sur Internet.

18-22H
J’ai reçu le rédacteur en chef du journal papier du Campus. En tant que rédacteur en chef du journal en ligne, nous avons discuté sur la prochaine parution, son contenu. J’ai aussi reçu la visite de mon cousin (Alpha Omar, étudiant en maitrise de maths appliqués à l’informatique. Il m’avait hébergé pendant un an au campus social). Nous avons discuté sur nos projets pédagogiques, les nouvelles de notre quartier Néma 2 de Ziguinchor. Nous sommes allés diner ensemble. Ensuite, nous avons fait les achats pour l’anniversaire : des cakes, bonbons (que j’ai payés), des tasses et assiettes à jeter, de la boisson (qu’il a payée sans même me le demander). J’ai été très touché par son acte et sa présence me rassurait beaucoup, car l’année dernière il a assuré toute l’organisation de mon anniversaire, on était dans la même chambre. Il m’a aussi prêté son ordinateur pour assurer l’animation et grâce auquel j’écris cette note.
A 21H 17’, j’ai reçu un sms de ma « Néné » (Maman en peul) : « Joyeux anniversaire. Que Dieu te donne e bonheur, la joie et la raison de vivre. Je te souhaite aussi longue vie et de réussite bébé ». Et à 21H 32’, mon « Baba » (Papa) m’a appelé pour me souhaiter joyeux anniversaire et formuler des prières.

22H -1H
Mes amis commencèrent à venir dans ma chambre. Depuis que je suis au campus, j’ai toujours célébré mon anniversaire avec les membres de l’administration du Journal Le campus et un groupe restreint d’amis très intimes. C’est une tradition au Journal. D’ailleurs, c’est ce journal qui m’a poussé à célébrer mon anniversaire pour la première fois en avril 2008 ! Cette année mon amie Awa, une camarade de classe avec qui, j’ai beaucoup travaillé dans le cadre de nos exposés et exercices, et du Club Science Po, nous a rejointes.
Nous avons beaucoup discuté de la vie au campus, les projets de nos autorités universitaires, l le mariage, la polygamie, le candidat idéal pour l’élection présidentielle de 2012. On s’est aussi beaucoup taquiné. C’était très amusant.
Lorsqu’on s’est retrouvé seul entre membres de l’administration du Journal, j’ai fait le compte rendu de ma rencontre avec l’autre rédacteur en chef et recueilli l’avis de mes collègues sur le contenu du prochain numéro de notre journal : « un anniversaire de travail !». Nous avons aussi discuté des problèmes de communication entre le personnel administratif et les étudiants et les défis de notre Université dans les années à venir.
L’anniversaire a pris fin vers 01H. J’ai raccompagné mes amis. En cours de route, nous avons discuté de politique : la gestion du Président Wade, de son fils Karim. Nous nous sommes arrêtés pendant plus de 20 mns pour finir la discussion et se souhaiter « bonne nuit ».

2H-3H
De retour dans ma chambre, j’ai décidé d’écrire ces quelques phrases en écoutant la musique peule. J’espère qu’elles m’aideront à revivre ce jour magnifique et vous permettront d’être informés de ma journée du 27 avril. Toute cette journée, je me suis posé deux questions : qu’est ce j’ai fait de mes 23 ans ? Qu’est ce que je dois faire de mes années suivantes ?
Jaaraama (merci en peul)

Sanar, le 28 avril 2010, 03H 45mns

Tuesday, April 06, 2010

Les jeunes dans une Afrique cinquantenaire



article paru dans le Journal Le Soleil du 19 avril 2010


Voilà 50 ans, que le Sénégal à l’instar de d’autres pays d’Afrique francophone a accédé à la souveraineté internationale. Dans ce combat historique, les jeunes africains de l’époque –devenus aujourd’hui nos ancêtres- ont joué un rôle fondamental. On se rappelle des porteurs de pancartes au Sénégal composés en majorité de jeunes, qui, face à la « fuite » de certains hommes politiques, ont eu le courage d’exprimer au Général de Gaulles l’aspiration du peuple sénégalais à l’indépendance. Les défis de cette jeunesse née dans une Afrique soumise à la colonisation ne sont pas les mêmes que ceux de la jeunesse née dans une Afrique certes « décolonisée » mais menacée.

Je vois les jeunes dans une Afrique cinquantenaire comme étant des jeunes menacés. Menacée par des maladies incurables comme le VIH/ Sida, les conflits armés et leurs lots de conséquences, les régimes autoritaires, le chômage etc. Ces menaces alimentent le pessimisme chez ces jeunes vivant dans une Afrique elle-même « à l’épreuve des présomptions fatalistes » pour reprendre le titre d’une communication de Ibrahima Silla à l’ISM de Dakar, le 01 avril 2010. Ce pessimisme est accentué par les mots utilisés par les médias pour parler de l’Afrique : pauvreté, maladie, dictateurs, coups d’Etat, mal gouvernance, chômage, émigration clandestine, etc.
Il n’est plus à démontrer que l’Avenir du continent africain repose sur sa jeunesse. Dans un continent où plus de deux tiers de la population a moins de 30 ans, ignorer cette frange de la population revient au suicide. D’où la nécessité d’accorder une place importante aux jeunes dans cette Afrique cinquantenaire.

Cependant, il appartient aussi aux jeunes africains de prouver qu’ils sont capables d’occuper une place importante dans le système et qu’il la mérite. En effet, de la même manière que les mots utilisés par les médias pour parler de l’Afrique ne sont le plus souvent pas honorables, ceux employés pour parler de sa jeunesse ne le sont pas aussi: parmi ces mots, nous pouvons déceler le mot: violence, grève, banditisme etc.

Les raisons qui nous poussent à être optimistes sont plus significatives que celles qui alimentent notre pessimisme et nous confinent dans le fatalisme. En effet, l’Afrique possédent des ressources naturelles stratégiques, des ressources humaines qualifiées. Une meilleure gestion de ces ressources nous permettra d’améliorer considérablement les conditions de vie des peuples africains. Dans cette gestion, les futurs gestionnaires que sont les jeunes d’aujourd’hui sont vivement interpellés pour opérer une changement profond. Ainsi une jeunesse africaine qualifiée, saine, optimiste, engagée, décomplexée et surtout unie, pourra faire la différence.

Une Afrique prospère est possible. Il suffit que la jeunesse y croit et y travaille.