Wednesday, March 31, 2010

UGB : une culture d’exposé se développe au G7D


Écrit par René MANGA Lundi, Journal Le Campus (www.lecampus-ugb.info) 22 Mars 2010 10:00

Le campus social de l’UGB, en plus d’être un lieu de repos et de loisirs pour les étudiants, abrite progressivement des rencontres intellectuelles, le G7D en est une parfaite illustration. Après l’exposé sur « Le combat panafricain face au pessimisme d’une génération africaine (l’afropessimisme) » présenté par Norbert Apha DIATTA, Amadou Moctar DIALLO, étudiant en 3e année de Science politique, a proposé au public ce samedi 20 mars 2010 un thème si actuel : « L’Afrique face à la mondialisation ».



Qui est Amadou Moctar DIALLO?


Avant de commencer, le modérateur a introduit l'exposant. En effet, inscrit en 3e année de Science politique à l’UGB et originaire de Ziguinchor (sud du Sénégal), Amadou Moctar DIALLO est l’actuel Président du Club Science Po et membre de International Association for Political Science Students (IAPSS) (l’Association internationale des étudiants de Science politique). Il est le Coordonnateur d’ « Action-étudiant pour la petite enfance » et rédacteur en chef on-line du journal Le Campus.

Il a été par ailleurs, Lauréat du Premier Prix de Droit Constitutionnel et Institutions Politiques (en 2008) et du Premier Prix de Relations Internationales (2009) lors des concours annuels organisés par l’Amicale des étudiants de l’UFR des Sciences juridiques et politiques.

Ayant subi une formation de juriste en première année, Amadou Moctar DIALLO commence d’abord par définir le terme clé, la mondialisation. Ainsi, il convient de signaler avec Frédérique Sachewald que la mondialisation est une « notion à la fois très en vogue et souvent flou ». Elle est multidimensionnelle et touche tous les domaines de la vie économique, culturelle, environnementale et sociale- jusqu’aux relations entre les Etats et les Nations des cinq continents. Cette mondialisation se caractérise par l’interdépendance des systèmes au niveau mondial. Ainsi, selon l'exposant, force est de constater que l’Afrique est marginalisée. Cependant, on note une timide tentative d’intégration.



De la marginalisation de l’Afrique…

Cette marginalisation s’explique surtout par des facteurs historiques. Le vieux continent noir a pendant longtemps plié sous le joug de la traite négrière. Ses ressources naturelles ont été pillées et ont permis le développement industriel en Europe. Aujourd’hui, l’Afrique est très mal armée pour faire face à la mondialisation qui se présente selon certains intervenants, comme une « nouvelle forme de colonisation ».

Puisque la mondialisation implique l’ouverture économique, on assiste à une fragilisation des produits locaux concurrencés par ceux occidentaux.

Sur le plan culturel, c’est la destruction progressive des cultures africaines (le port vestimentaire par exemple). Certaines valeurs (ou plutôt vices) semblent être imposées aux Etats africains tandis qu’on en condamne d’autres. Il conclut en s'interrogeant si la mondialisation n'est pas une forme « d’occidentalisation du monde ». Face à cette situation, l’Afrique tente de s’organiser pour faire face à cette mondialisation.


…A une tentative d’intégration

Le continent, à travers les organisations sous-régionales telles que la CEDEAO, l’UEMOA, la SADEC, pourrait bien, à l’instar de l’Union Européenne, constituer un poids dans cette mondialisation. Seulement, l’intégration en Afrique est un véritable problème. Le constat est amer : il est parfois plus facile de voyager en Occident qu’en Afrique, ce qui est troublant !

Le Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD), qui avait suscité tant d’espoir, semble être dans la léthargie. En réalité, l’Afrique subit la mondialisation avec l’internationalisation des problèmes : terrorisme, maladies comme le SIDA et la grippe A(H1N1). Les entrées ne sont pas contrôlées. « L’Afrique est ouverte au reste du monde, mais est-ce que le reste du monde est ouvert à l’Afrique ? », s’interroge Ibrahima DEH dans son intervention. Et Amadou Moctar DIALLO de préciser que « la mondialisation ne suscite pas le développement, elle peut juste l’accélérer ». Or, il se trouve que l’Afrique est « sous-développée », va-t-elle se développer grâce à la mondialisation ? L’exposant termine avec cette assertion d’Abdou DIOUF, ancien Président du Sénégal : « Bon gré, mal gré, l’Afrique doit aujourd’hui vivre, comme l’ensemble de notre planète à l’heure de ce que l’on appelle la mondialisation ». D'où donc la nécessité de bien s'outiller.