Tuesday, April 06, 2010

Les jeunes dans une Afrique cinquantenaire



article paru dans le Journal Le Soleil du 19 avril 2010


Voilà 50 ans, que le Sénégal à l’instar de d’autres pays d’Afrique francophone a accédé à la souveraineté internationale. Dans ce combat historique, les jeunes africains de l’époque –devenus aujourd’hui nos ancêtres- ont joué un rôle fondamental. On se rappelle des porteurs de pancartes au Sénégal composés en majorité de jeunes, qui, face à la « fuite » de certains hommes politiques, ont eu le courage d’exprimer au Général de Gaulles l’aspiration du peuple sénégalais à l’indépendance. Les défis de cette jeunesse née dans une Afrique soumise à la colonisation ne sont pas les mêmes que ceux de la jeunesse née dans une Afrique certes « décolonisée » mais menacée.

Je vois les jeunes dans une Afrique cinquantenaire comme étant des jeunes menacés. Menacée par des maladies incurables comme le VIH/ Sida, les conflits armés et leurs lots de conséquences, les régimes autoritaires, le chômage etc. Ces menaces alimentent le pessimisme chez ces jeunes vivant dans une Afrique elle-même « à l’épreuve des présomptions fatalistes » pour reprendre le titre d’une communication de Ibrahima Silla à l’ISM de Dakar, le 01 avril 2010. Ce pessimisme est accentué par les mots utilisés par les médias pour parler de l’Afrique : pauvreté, maladie, dictateurs, coups d’Etat, mal gouvernance, chômage, émigration clandestine, etc.
Il n’est plus à démontrer que l’Avenir du continent africain repose sur sa jeunesse. Dans un continent où plus de deux tiers de la population a moins de 30 ans, ignorer cette frange de la population revient au suicide. D’où la nécessité d’accorder une place importante aux jeunes dans cette Afrique cinquantenaire.

Cependant, il appartient aussi aux jeunes africains de prouver qu’ils sont capables d’occuper une place importante dans le système et qu’il la mérite. En effet, de la même manière que les mots utilisés par les médias pour parler de l’Afrique ne sont le plus souvent pas honorables, ceux employés pour parler de sa jeunesse ne le sont pas aussi: parmi ces mots, nous pouvons déceler le mot: violence, grève, banditisme etc.

Les raisons qui nous poussent à être optimistes sont plus significatives que celles qui alimentent notre pessimisme et nous confinent dans le fatalisme. En effet, l’Afrique possédent des ressources naturelles stratégiques, des ressources humaines qualifiées. Une meilleure gestion de ces ressources nous permettra d’améliorer considérablement les conditions de vie des peuples africains. Dans cette gestion, les futurs gestionnaires que sont les jeunes d’aujourd’hui sont vivement interpellés pour opérer une changement profond. Ainsi une jeunesse africaine qualifiée, saine, optimiste, engagée, décomplexée et surtout unie, pourra faire la différence.

Une Afrique prospère est possible. Il suffit que la jeunesse y croit et y travaille.

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